La Solitaire : Une étape dont on se souvient

Cette nuit Jean-Pierre Nicol est arrivé 17e de la dernière étape de la Solitaire du Figaro. C était peu avant minuit à Dieppe 23h56 alors qu Adrien Hardy remporte la manche et que Yann Eliès s offre le classement général. Bernard Controls termine 18e du classement général. Fourbu éreinté tenant à peine debout mais légitimement heureux d avoir mené à bien cette dernière manche dantesque le skipper de Bernard Controls raconte.

Cette nuit Jean-Pierre Nicol est arrivé 17e de la dernière étape de la Solitaire du Figaro. C était peu avant minuit à Dieppe 23h56 alors qu Adrien Hardy remporte la manche et que Yann Eliès s offre le classement général. Bernard Controls termine 18e du classement général. Fourbu éreinté tenant à peine debout mais légitimement heureux d avoir mené à bien cette dernière manche dantesque le skipper de Bernard Controls raconte.

Jean-Pierre comment qualifierais-tu cette dernière manche?

C était une super étape ! Avec pas mal de tactique des cailloux et des conditions furieuses sur la fin. Une bonne étape de Bretons pour les durs au mal les guerriers ! Chapeau aux premiers ils ont mis un gros rythme. C était une étape qui partait par devant comme on ditc est à dire toujours favorable aux bateaux des avant-postes. Moi avec un petit groupe je ne sais par quel miracle on s est retrouvé empétolés à la pointe de Bretagne et un petit break s est fait là. Mais il y a le résultat et la manière : il fallait déjà arriver en bon état avec le bonhomme et le bateau en entier et ça c est déjà une première victoire ! C est le genre d étape où peu importe le classement il y a de quoi s occuper : il y a eu plein de petits coups à jouer on est en permanence à la manoeuvre ou à la barre. On n a pas le choix pour garder le bateau sur la piste. L avantage c est qu on ne se pose pas la question de savoir quand est-ce qu on doit se reposer : on met du charbon tout le temps ! C était dingue. c est le genre d étape dont on se souvient !

C est-à-dire ?

On n en fait pas tous les jours des comme ça ! La Manche est toujours une mer difficile mais quand on y met quarante noeuds de vent en plus Le tout fait de bons souvenirs mais il y a vraiment des moments où on se demande ce qu on fait là ! rires C était trèstrès humide les yeux défoncés par le sel en permanence. C est la lance à incendie sur le pont on en prend plein la figure le bateau est une piscine le matériel sollicité à son maximum et le bonhomme aussi. J arrive lessivé et à voir les têtes des autres je crois que je ne suis pas tout à fait le seul dans ce cas-là.

Le bord de spi sous les côtes anglaises devait être particulièrement furieuxnon?

Ah ça La solution plaisancier consisterait à réduire la toile à mettre le génois et arrondir les pointes mais comme tout le monde attaque toujours plus fort il faut envoyer le spi et se défoncer ! C était hallucinant : des moyennes de 18-20 noeuds des pointes régulières à 22 noeuds J étais rarement allé aussi vite avec le bateau ! J adore la glisse les gros surfs comme çamême si c est un peu limite parfois

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Des armes à faire valoir

Quelle est l ambiance à bord à ce moment-là dans la nuit noire?

C est assez dingue. On n a aucun repère visuel juste les yeux rivés sur nos compteurs. On ne voit ni les vagues ni les rafales. On essaie juste d aller très vite tout en évitant les sorties de piste. Les plantés dans les vagues sont hallucinants de violence on ne sait pas ce qui se passe devant c est très brutal. Imaginez que vous êtes de nuit dans le mauvais temps avec votre voiturele pied à fond sur l accélérateur et sans phares Il y a de grosses grosses montées d adrénaline et heureusement car c est ce qui empêche d avoir peur ! Cette étape-là restera dans le même registre que le golfe de Gascogne en 2007. Deux gros très gros dossiers !

Un bilan plus général de cette Solitaire ou tu glanes un podium d étape et une place de 18e au général?

Je suis très étonné par la physionomie des quatre étapes avec d énormes écarts en temps alors que depuis quelques années tout le monde arrivait en quelques minutes. La météo était assez aléatoire. Sur les deux dernières étapes c est incroyable de voir comment tout a été favorable aux bateaux de devant pour qui tout s est bien enchaîné vents et courants. Côté résultat comptable je suis un peu déçu parce que quand tu fais troisième à Porto avec une heure d avance sur pas mal de concurrentstu te dis forcément qu il y a un coup à jouer. Et je fais aussi une super deuxième étape où avec Gildas Morvan nous avions réussi à nous échapper et faire le break jusqu à 20 milles de l arrivée à Gijon où il y a ce coup que je n ai toujours pas très bien compris. Là je suis passé d un état d euphorie à une redescende sur terre un peu douloureuse. Mais sur cette dernière manche je ne suis pas mécontent : encore une fois il fallait d abord ramener le bateau et le bonhomme et j ai bien navigué je pense. Le résultat se joue juste sur ce petit coup de pétole à la pointe Bretagne et ça ce n était écrit nulle part! C est la voile il faut savoir l accepter. Au finalje termine devant un petit paquet composé de Frédéric Duthil Fabien Delahaye Nicolas Lunven il y a franchement pire comme compagnie. J ai appris à ne pas regarder que le résultat mathématique mais aussi la manière. Et de ce côté-là je me dis que j ai quelques armes à faire valoir.

__Jean-Pierre comment qualifierais-tu cette dernière manche?__%%%

C était une super étape ! Avec pas mal de tactiquedes cailloux et des conditions furieuses sur la fin. Une bonne étape de Bretonspour les durs au malles guerriers ! Chapeau aux premiersils ont mis un gros rythme. C était une étape qui partait par devant comme on ditc est à dire toujours favorable aux bateaux des avant-postes. Moiavec un petit groupe je ne sais par quel miracle on s est retrouvé empétolés à la pointe de Bretagne et un petit break s est fait là. Mais il y a le résultat et la manière : il fallait déjà arriver en bon étatavec le bonhomme et le bateau en entier et ça c est déjà une première victoire ! C est le genre d étape où peu importe le classementil y a de quoi s occuper : il y a eu plein de petits coups à joueron est en permanence à la manoeuvre ou à la barre. On n a pas le choix pour garder le bateau sur la piste. L avantage c est qu on ne se pose pas la question de savoir quand est-ce qu on doit se reposer : on met du charbon tout le temps ! C était dingue. c est le genre d étape dont on se souvient !

__C est-à-dire ?__%%%

On n en fait pas tous les jours des comme ça ! La Manche est toujours une mer difficilemais quand on y met quarante noeuds de vent en plus Le tout fait de bons souvenirs mais il y a vraiment des moments où on se demande ce qu on fait là ! rires C était trèstrès humideles yeux défoncés par le sel en permanence. C est la lance à incendie sur le ponton en prend plein la figurele bateau est une piscinele matériel sollicité à son maximum et le bonhomme aussi. J arrive lessivé et à voir les têtes des autresje crois que je ne suis pas tout à fait le seul dans ce cas-là.

__Le bord de spi sous les côtes anglaises devait être particulièrement furieuxnon?__%%%

Ah ça La solution plaisancier consisterait à réduire la toileà mettre le génois et arrondir les pointesmais comme tout le monde attaque toujours plus fortil faut envoyer le spi et se défoncer ! C était hallucinant : des moyennes de 18-20 noeudsdes pointes régulières à 22 noeuds J étais rarement allé aussi vite avec le bateau ! J adore la glisseles gros surfs comme ça