Samedi matin, les hommes de Francis Joyon avaient 600 milles de retard sur le chrono à battre… deux jours plus tard, ils ont 250 milles d’avance ! Leur 29e journée de mer a été extraordinaire. Le mythique cap Horn est pour demain.
Par 58 degrés sud, ils foncent, foncent, foncent. La légende du Trophée Jules Verne est là, palpable : hautes vitesses, embruns permanents sur le pont, concentration maximale, vigilance icebergs… Calés sur la route directe, Francis Joyon, Bernard Stamm, Gwénolé Gahinet, Alex Pella, Clément Surtel et Boris Herrmann font parler la poudre. Ce week-end, ils ont renoué avec les performances époustouflantes déjà enregistrées pendant leur record de l’océan Indien : pointes de vitesses à 40 nœuds, moyennes entre 30 et 35, journées à plus de 780 milles parcourus… soit l’équivalent de 1450 kilomètres terrestres !
A l’entame de leur 30e journée de mer depuis le départ de Ouessant, les hommes d’IDEC SPORT peuvent se féliciter d’une journée tout simplement extraordinaire : leur 29e jour, hier, est à marquer d’une pierre blanche. Grâce à une vitesse ébouriffante de chaque instant et une VMG (velocity made good, vitesse efficace vers le but) ultra efficace, proche de 100% en quasi permanence, ils sont passés à la caisse. Tant et si bien qu’hier soir à 17h les chiffres rouges des écrans sont redevenus verts : IDEC SPORT est passé devant le chrono à battre de Banque Populaire V. Pour fêter ça, les hommes du bord ont envoyé au passage une courte vidéo qui montre le bateau lancé à pleine puissance dans ce Pacifique Sud enfin fidèle à sa réputation : sauvage et furieux.
67°16 W : la légende est pour demain
Résultat comptable : alors qu’ils avaient encore 250 milles de retard hier matin, ils ont désormais 250 milles d’avance ! La bagatelle de 850 milles repris en 48 heures dont 500 milles sur la seule journée d’hier… Voilà de quoi aborder sereinement le passage sur le dos d’un petit centre dépressionnaire qui pourrait les freiner un peu avant le passage du légendaire cap Horn. Mais le caillou est pour demain. L’équipage de Loïck Peyron et ses 13 hommes d’équipage l’avaient atteint en 30 jours, 22 heures et 18 minutes. Sauf pépin, celui de Francis Joyon fera mieux.
A 6h ce lundi matin, après 29 jours et 3 heures de mer, IDEC SPORT était à moins de 780 milles de la longitude 67°16 West. Tous les circumnavigateurs connaissent ces quatre chiffres élevés au rang de mythe. C’est la longitude des légendes. Celle du Horn. Ce « caillou » noir que Gwénolé Gahinet et les autres rêvent de voir tout près demain midi. Avec quelques poignées d’heures d’avance, donc. Car pour cela, pour faire mieux que le chrono à battre, il faut tenir un peu plus de 18 nœuds de moyenne sur la route. Or en ce moment, IDEC SPORT gagne 12 milles chaque heure sur ce compte à rebours. Voilà un calcul qui sent bon. Très bon.
En bref.
. Après 29 jours et 4h de mer, à 7h heure française ce lundi 21 décembre 2015, IDEC SPORT navigue à 30,3 nœuds par 58°37 Sud et 90°55 Ouest, soit à 780 milles du cap Horn. Avance sur le chrono à battre : + 252 milles.