JEAN LE CAM : « ON BOURRINE »

Cadences infernales rudoiement des hommes et du matériel non respect du plan de route… non! il ne s agit pas là des dernières récriminations en matière syndicale mais bien des doléances de Jean Le Cam au terme d un mois de compétition survoltée dans ce Vendée Globe 6ème du nom totalement débridé. Entendons nous bien. Jean le gouailleur Jean Le râleur ne signifie nullement Jean le défaitiste. Ses atermoiements ne sont que l expression d un sentiment profondément marin d un homme qui souffre dès lors que l on rudoie son cher bateau son « chéri » si amoureusement préparé pour 25 000 milles de courseet qu au tiers du parcours on voudrait martyriser comme si le passage de ligne était au bout du surf.

Cadences infernales rudoiement des hommes et du matériel non respect du plan de route… non! il ne s agit pas là des dernières récriminations en matière syndicale mais bien des doléances de Jean Le Cam au terme d un mois de compétition survoltée dans ce Vendée Globe 6ème du nom totalement débridé. Entendons nous bien. Jean le gouailleur Jean Le râleur ne signifie nullement Jean le défaitiste. Ses atermoiements ne sont que l expression d un sentiment profondément marin d un homme qui souffre dès lors que l on rudoie son cher bateauson « chéri » si amoureusement préparé pour 25 000 milles de course et qu au tiers du parcours on voudrait martyriser comme si le passage de ligne était au bout du surf.

Bougon réprobateur sûrement Le Cam n en a pas moins adapté sa réponse à une situation de surenchère de vitesse et de puissance. L instinct le flairla symbiose avec le pouls de son cher VM Matériaux l ont ramené ce soir sinon au contact au moins à vue du tableau arrière de ses prédécesseurs. « A la » Le Cam et en vertu d un immuable credo : aller vite oui tant que c est raisonnable…

« On bourrine!. Le ton est un poil sardonique quand Jean Le Cam décrit la situation de ce 32ème jour de course. La cavalcade aux confins de ce qu il juge raisonnable lui arrache un petit rire nerveux. « 22…23…24 noeuds! voilà! on bourrine! » cette navigation tout en force et en effort qui ramène VM Matériaux vers la tête de la flotte continue de soulever la désapprobation d un Le Cam dont les regards se portent au delà des Kerguelenqu il parera dans 4 jours ou des rivages australiens qu il laissera loin sur bâbord dans seulement une semaine mais vers le Pacifique le Horn et l immense Atlantique encore à conquérir. « Jamais il y a quatre ans je n aurais accepté de naviguer comme cela ! » s exclame t il. Jean aurait bien sûr opté pour une régate tout en vitesse où la préservation du matériel aurait servi de ligne de vie. Mais tel n est pas le cas. Le Cam s adapte donc et « bourrine » en choeurquitte à emprunter parfois la pose de l autruche enfermé dans son cockpit tentant d ignorer les plaintes de sa quille et les gémissements de son gréement. « Des fois je navigue aux instruments uniquement avec le pilote. Je regarde les compteurs et j hésite à sortir. Je ne veux pas voir cela. » Sortir cela signifierait pour l homme de mer prendre toute la démesure de la situationet peut-être adopter une attitude de prudence contraire à la performance. « Le plus pénible c est qu on ne s habitue pas » poursuit-il ; « Quand on sait que le bateau souffre on est plus que jamais en éveil à l affût du craquement plus suspect que les autres de l insolite qui signifiera qu on est allé trop loin. »

A 200 milles dans le sud de Crozet VM Matériaux profite donc depuis la nuit de conditions soutenues remontées à plus de 35 noeuds du Sud Ouest. « Voilàon est revenu de l arrière avec le vent qui va balayer la flotte et inciter à appuyer sur le champignon… » En phase avec sa philosophie de dosage des efforts Le Cam envisage la trajectoire soignée qui lui permettra d ici quelques jours de glisser ou de taper sous l archipel des Kerguelen ; « La remontée des hauts fonds avec un plateau continental de plus de 125 milles de long rend la navigation dans le nord de l île très chaotique » explique-t il sans pour autant dévoiler ses intentions. Placement sur l eauchoix des trajectoires analyse pertinente des fichiers météos… autant d axiomes parmi lesquels Jean Le Cam se reconnait et où il puise ses arguments. A 63 milles du leader Dick VM Matériaux trace une route efficace sur des pavés que Jean Le Cam s attache à choisir les plus lisses possible…

/blog/images/VM Matériaux/VENDEE GLOBE 2008/VMM081007_269.jpg

Bougon réprobateur sûrementLe Cam n en a pas moins adapté sa réponse à une situation de surenchère de vitesse et de puissance. L instinct le flair la symbiose avec le pouls de son cher VM Matériaux l ont ramené ce soir sinon au contact au moins à vue du tableau arrière de ses prédécesseurs. « A la » Le Cam et en vertu d un immuable credo : aller viteouitant que c est raisonnable…

« On bourrine!. Le ton est un poil sardonique quand Jean Le Cam décrit la situation de ce 32ème jour de course. La cavalcade aux confins de ce qu il juge raisonnable lui arrache un petit rire nerveux. « 22…23…24 noeuds! voilà! on bourrine! » cette navigation tout en force et en effort qui ramène VM Matériaux vers la tête de la flotte continue de soulever la désapprobation d un Le Cam dont les regards se portent au delà des Kerguelenqu il parera dans 4 joursou des rivages australiens qu il laissera loin sur bâbord dans seulement une semainemais vers le Pacifiquele Horn et l immense Atlantique encore à conquérir. « Jamais il y a quatre ansje n aurais accepté de naviguer comme cela ! » s exclame t il. Jean aurait bien sûr opté pour une régate tout en vitesse où la préservation du matériel aurait servi de ligne de vie. Mais tel n est pas le cas. Le Cam s adapte doncet « bourrine » en choeurquitte à emprunter parfois la pose de l autrucheenfermé dans son cockpittentant d ignorer les plaintes de sa quille et les gémissements de son gréement. « Des foisje navigue aux instrumentsuniquement avec le pilote. Je regarde les compteurs et j hésite à sortir. Je ne veux pas voir cela. » Sortircela signifierait pour l homme de mer prendre toute la démesure de la situationet peut-être adopter une attitude de prudence contraire à la performance. « Le plus péniblec est qu on ne s habitue pas » poursuit-il ; « Quand on sait que le bateau souffreon est plus que jamais en éveilà l affût du craquement plus suspect que les autresde l insolite qui signifiera qu on est allé trop loin. »

A 200 milles dans le sud de CrozetVM Matériaux profite donc depuis la nuit de conditions soutenues remontées à plus de 35 noeuds du Sud Ouest. « Voilàon est revenu de l arrière avec le vent qui va balayer la flotte et inciter à appuyer sur le champignon… » En phase avec sa philosophie de dosage des effortsLe Cam envisage la trajectoire soignée qui lui permettra d ici quelques jours de glisser