En phase avec son bateau à l écoute des éléments Yann Eliès poursuit avec art et réussite sa conquête des latitudes hostiles et des grands espaces maritimes. Il savoure à plein cette grande aventure planétaire disputée avec l intensité d une régate au contact. Aux avant-postes aux portes des Quarantièmes il ne cède rien et occupe toujours les premières loges de la tête de flotte en approche de la longitude du Cap de Bonne-Espérance. Au classement de 16 heures après 25 jours de coursele skipper de Generali file par 43° Sud en attente du passage prochain d une copieuse dépression qui lui intimera l ordre de faire le dos rond. En 2è position il progresse dans le sillage de Sébastien Josse à 3 6 petits milles derrière !
En phase avec son bateau à l écoute des élémentsYann Eliès poursuit avec art et réussite sa conquête des latitudes hostiles et des grands espaces maritimes. Il savoure à plein cette grande aventure planétaire disputée avec l intensité d une régate au contact. Aux avant-postes aux portes des Quarantièmes il ne cède rien et occupe toujours les premières loges de la tête de flotte en approche de la longitude du Cap de Bonne-Espérance. Au classement de 16 heures après 25 jours de course le skipper de Generali file par 43° Sud en attente du passage prochain d une copieuse dépression qui lui intimera l ordre de faire le dos rond. En 2è positionil progresse dans le sillage de Sébastien Josse à 3 6 petits milles derrière !
Yann pouvez-vous nous décrire ce Grand Sud que vous avez rejoint depuis quelques jours ?
Ce n est pas encore tout à fait le Grand Sud. Nous sommes plus dans les premières contrées des Quarantièmes et hier par exemple nous avons eu une très belle journée avec du soleil. Mais le décor commence à se planter même si nous naviguons sur une mer encore maniableles albatros véritables sentinelles de ces régions maritimes nous accompagnent déjà. Je m attends néanmoins à rejoindre au fil des milles du plus dur du plus rude avec une longue houle sans nulle autre pareille qui va nous offrir des toboggans de folie et nous rappeler que c est bien la nature qui reste le maître des lieux
À présent dans quelles conditions progressez-vous ?
Generali file à 17-20 nÅ“uds et vient de faire une jolie glissade à 24 nÅ“uds. Tout va bien à bord même si c est un peu stressant dans la mesure où le vent monte crescendo : nous attendons une grosse tempête. Je me suis bien reposé la nuit dernière en prévision de cette journée sportive qui exige une présence effective sur le pont pour réduire peu à peu la voilure. Pour l instanttout se déroule sans anicroches. Je reste très concentré et j ai enfilé mon harnais
Expliquez nous votre remontée en tête de flotte ?
Il y a une semaine la situation était un peu bloquée entre les alizés et l anticyclone de Sainte-Hélène. À la lecture d un fichier météo qui m inspirait bien j ai décidé de porter une petite attaque en me décalant dans l est Cela a bien fonctionné j ai eu un peu de réussite et j ai croqué cinq concurrents. Tout le monde a ensuite poursuivi à un train d enfer et j ai eu des heures difficiles : j étais cramé j avais connu un peu de casse que j ai pu réparer. J ai levé le pied j ai bien récupéré. J ai alors joué un nouveau coup pour passer la première porte des glaces au plus près de la tête de flotte sans que cela m empêche de bien me positionner en prévision de la tempête. Mais les écarts restent très serrés et la hiérarchie très provisoire
Le niveau d intensité de la régate que vous disputez vous impressionne-t-il ?
Au départ des Sables d Olonnenous savions que beaucoup de projets avaient atteint un niveau de préparation inégalé. Nous nous doutions que cette aventure serait très disputée et ce jusqu au bout. Mais de là à imaginer qu il faille se contacter entre concurrents comme je l ai fait hier soir avec Sébastien Josse parce qu on court le risque de se rentrer dedans dans la nuit non ! C est incroyable
Et le moral comment tient-il ?
Je gère plutôt bien la fatigue. Quand je ressens une petite chute du moralje lève le pied. Je sais qu il n est pas facile voire peu recommandé de rester tout le temps au taquet. Je n ai pas encore ressenti la solitude. Je pense souvent à mes proches à ma famille à mon père Mais je suis sincèrement content d être là avec mon bateau de vivre cette aventure exceptionnelle et d êtretout du moins pour l instant sur le podium
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__Yann pouvez-vous nous décrire ce Grand Sud que vous avez rejoint depuis quelques jours ?__
Ce n est pas encore tout à fait le Grand Sud. Nous sommes plus dans les premières contrées des Quarantièmes et hier par exemple nous avons eu une très belle journée avec du soleil. Mais le décor commence à se planter même si nous naviguons sur une mer encore maniableles albatros véritables sentinelles de ces régions maritimes nous accompagnent déjà. Je m attends néanmoins à rejoindre au fil des milles du plus dur du plus rude avec une longue houle sans nulle autre pareille qui va nous offrir des toboggans de folie et nous rappeler que c est bien la nature qui reste le maître des lieux
__À présent dans quelles conditions progressez-vous ?__
Generali file à 17-20 nÅ“uds et vient de faire une jolie glissade à 24 nÅ“uds. Tout va bien à bord même si c est un peu stressant dans la mesure où le vent monte crescendo : nous attendons une grosse tempête. Je me suis bien reposé la nuit dernière en prévision de cette journée sportive qui exige une présence effective sur le pont pour réduire peu à peu la voilure. Pour l instanttout se déroule sans anicroches. Je reste très concentré et j ai enfilé mon harnais
__Expliquez nous votre remontée en tête de flotte ?__
Il y a une semainela situation était un peu bloquée entre les alizés et l anticyclone de Sainte-Hélène. À la lecture d un fichier météo qui m inspirait bienj ai décidé de porter une petite attaque en me décalant dans l est Cela a bien fonctionnéj ai eu un peu de réussite et j ai croqué cinq concurrents. Tout le monde a ensuite poursuivi à un train d enfer et j ai eu des heures difficiles : j étais craméj avais connu un peu de casse que j ai pu réparer. J ai levé le piedj ai bien récupéré. J ai alors joué un nouveau coup pour passer la première porte des glaces au plus près de la tête de flotte sans que cela m empêche de bien me positionner en prévision de la tempête. Mais les écarts restent très serrés et la hiérarchie très provisoire
__Le niveau d intensité de la régate que vous disputez vous impressionne-t-il ?__
Au départ des Sables d Olonnenous savions que beaucoup de projets avaient atteint un niveau de préparation inégalé. Nous nous doutions que cette aventure serait très disputéeet ce jusqu au bout. Mais de là à imaginer qu il faille se contacter entre concurrentscomme je l ai fait hier soir avec Sébastien Josseparce qu on court le risque de se rentrer dedans dans la nuitnon ! C est incroyable
__Et le moralcomment tient-il ?__
Je gère plutôt bien la fatigue. Quand je ressens une petite chute du moralje lève le pied. Je sais qu il n est pas facilevoire peu recommandéde rester tout le temps au taquet. Je n ai pas encore ressenti la solitude. Je pense souvent à mes prochesà ma familleà mon père Mais je suis sincèrement content d être là avec mon bateaude vivre cette aventure exceptionnelle et d êtretout du moins pour l instantsur le podium1